L’intelligence artificielle, nouvelle alliée du patrimoine linguistique africain

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Source : AI in Africa : Experts aim to close the language gap

Alors que l’Afrique abrite plus du quart des langues mondiales, la majorité d’entre elles reste absente des outils d’intelligence artificielle, souvent conçus à partir de langues européennes ou asiatiques disposant de vastes ressources textuelles. Ce déficit de données limite l’accès de millions d’Africains aux avancées technologiques et accentue les inégalités numériques.

Pour répondre à ce défi, le projet African Next Voices a réuni linguistes et informaticiens afin de créer la plus grande base de données audio dédiée aux langues africaines. Soutenu par la Fondation Gates, ce programme a permis d’enregistrer plus de 9 000 heures de discours en 18 langues parlées au Kenya, au Nigeria et en Afrique du Sud. Ces données, en libre accès, serviront à concevoir des outils de traduction, de transcription et d’assistance vocale adaptés aux réalités linguistiques africaines.

Des applications concrètes émergent déjà. En Afrique du Sud, par exemple, AI-Farmer aide les agriculteurs dans la gestion de leurs cultures en leur permettant de poser leurs questions et de recevoir des réponses dans leur langue maternelle. De même, des entreprises locales comme Lelapa AI développent des solutions multilingues pour les secteurs bancaire et télécom, afin de rendre les services essentiels accessibles à l’ensemble de la population.

Au-delà des innovations technologiques, cette initiative illustre un enjeu culturel et identitaire majeur : préserver la diversité linguistique comme vecteur d’identité et de savoir, et lui donner une place dans la révolution numérique en cours.

Cette dynamique ouvre la voie à une intelligence artificielle véritablement plurilingue, plus inclusive et représentative des communautés locales. Ce sont donc autant de nouvelles perspectives pour le secteur de la traduction.